Le gnostique, un étranger au monde

                      

    « Si toutes les montagnes étaient des livres, et tous les lacs de l’encre, et tous les arbres des plumes, cela ne serait point encore suffisant pour décrire toute la douleur du monde… » Böhme Jakob  (1575-1624)

    Le gnosticisme est une vision du monde mais également un style de vie. C’est une interrogation de l'homme sur soi, sur sa condition dans un monde mauvais où il se sent de plus en plus étranger, de plus en plus mal adapté. La sensibilité du gnostique est interpellée par l'agitation désordonnée du monde. La gnose n’a pas vocation à changer le monde, mais à s’extraire du monde.

Est-ce que la fourmi ou le termite ont la prétention de changer le monde ? Cela fait pourtant des centaines de millions d’années qu’ils sont sur terre, et nous à peine deux cent mille ans. Et encore ce rêve messianiste n’est-il apparu chez l’homme qu’avec l’invention de ses dieux.

    Le gnostique se considère comme un exilé sur cette terre, il n'a rien à faire dans ce monde sur lequel il a échoué :

 « Tu n'es pas d'ici, ta racine n'est pas du monde .»  Le Ginzã mandéen.

    S’il se sent étranger à ce monde, c'est qu’il doit être d'une nature et d'une origine autres que celles du monde.

    Le gnostique ne pouvant reconnaître ce monde d'iniquités comme le sien, il en déduit qu'il est issu d'un autre monde certes inconnaissable, mais cela signifie qu'il préexistait en quelque sorte à lui-même. Le Dieu véritable, à la différence du Créateur, du Démiurge, de ce soi-disant grand architecte de l’univers, c’est l’agnostos theos, l’inconnaissable, l’insondable, l’ultra-mondain, l’incompréhensible (brahman), dont on ne peut rien dire. Philon d’Alexandrie (-12, +54), philosophe juif hellénisé, en insistant sur l’inconnaissabilité de Dieu, élabore une théologie négative : Dieu ne peut pas être défini. 

Ce qui signifie donc que Dieu étant indicible, l’homme ne peut dire que la Terre lui appartient parce que Dieu la lui aurait donnée.

   Pour Basilide (IIe siècle après J.C.), ce Dieu bon est inconcevable, inexprimable, in-engendré. L’on ne peut donc rien en dire et surtout, en aucune façon, le faire intervenir pour justifier quelque morale que ce soit.

« Basilide place une Divinité si inconcevable qu’on ne peut même pas dire qu’Elle est : c’est "le Dieu qui n’est point". Dire de Dieu qu’il est inexprimable, ce serait encore dire de lui quelque chose : Dieu est tellement supérieur à tout, que la notion d’existence que l’homme peut concevoir, ne peut lui être appliquée ». Serge Hutin, Les gnostiques.

    Pour tous les gnostiques, le Vrai Dieu, on ne peut le connaître car Il n’a rien à voir avec ce monde, Il n’en est pas le créateur. Ineffable, Il relève de l’apophase : on ne peut rien en dire par respect pour son mystère. En cela le rapprochement entre bouddhisme et gnosticisme est possible alors qu’il ne l’est pas avec le christianisme traditionnel :

    « Dans le bouddhisme, tout s’explique sans Dieu, alors que dans le christianisme, rien ne s’explique sans lui. » Dennis Gira, Jésus, Bouddha, quelle rencontre possible ?

    Le dieu des gnostiques n’explique rien, ne demande rien ; étant inconnaissable, on ne peut connaître sa volonté.

    Cette vision du monde, c’était déjà l’originalité de la pensée d’Épicure (342-271) pour qui les dieux n’ont aucune action sur le monde, ce qui est la condition même de leur perfection. Le maître du « Jardin » ne se représente pas Dieu comme un créateur qui chercherait à imposer sa volonté à des êtres inférieurs, mais comme une nature supérieure à tout, souverainement parfaite, la perfection de l’être suprême. C’est un dieu à qui on ne demande rien et qui ne s’intéresse nullement aux affaires des hommes. Des hommes, qui ne font donc, en aucune façon, partie d’une espèce particulière ou privilégiée. Le Dieu d’Épicure, en fait, c’est le Tao.

« S’imaginer que les dieux ont créé le monde, et qu’ils l’ont créé pour l’homme, c’est pure déraison […]

Quel dieu aurait le pouvoir de diriger la totalité de l’univers, qui pourrait tenir fermement les rênes puissantes de cet abîme infini ? Qui, quel dieu pourrait faire se mouvoir de concert tous les cieux? […] Être présent en tous lieux, en tout temps ? » Lucrèce.

 

À la différence de la conception providentialiste des stoïciens pour qui dans le monde, les dieux ont tout organisé pour l’homme.

En revanche Épicure ne discerne aucune étincelle divine dans l’homme, et sa sagesse sait regarder en face la mort et la souffrance. L’esprit et l’âme font partie du corps et sont donc mortels. Liée  au corps et abritée par lui, l’âme est donc incapable de survivre hors de lui.

 

« Y-a-t-il hypothèse plus illogique, plus incohérente, plus inesthétique, que celle qui, supposant l’union du mortel et de l’immortel, du mortel et de l’éternel, leur fait essuyer de  concert les mêmes sévères tempêtes ? 

[…] Et dès que l’on tient pour mortelle la substance de l’âme, la mort n’est plus rien pour nous, la mort ne nous concerne en rien ! » Lucrèce.

 

Pour Lucrèce, la vie est une chaîne qui lie la naissance des uns à la mort des autres : « Personne ne reçoit la vie en  toute propriété ; tous, nous n’en avons que la jouissance. »

Si nous refusons notre mortalité, si nous nous persuadons de l’immortalité de l’âme, nous nous mentons à nous même et nous enfonçons dans le désarroi. Comment pourrions-nous trouver le Salut dans l’illusion et la négation de ce que nous sommes. La vie, le bien le plus précieux que nous possédons, devrait-il être méprisé, renié, sous prétexte de sa fugacité et de son imperfection, alors que c’est à nous de la rendre parfaite, de nous rendre parfait, et non de rejeter la proie pour son ombre. Les maux que nous redoutons sont faciles à écarter dès que nous prenons conscience de la vanité de nos attachements et que nos besoins sont en réalité, très limités.

La sagesse d’Épicure est intelligence, elle est aux antipodes  de la superstition, des fanatismes, mais aussi de la pitié, des consolations et de la recherche d’un hypothétique salut. La sagesse d’Épicure (et plus tard de Lucrèce), est l’art de trouver la paix même au sein de ce monde qui apparaît bien incohérent. Parce que la paix est à rechercher à l’intérieur de nous-même. Si elle dépend d’une réalité extérieure, elle n’est pas la paix.

C’est pourquoi, à la différence de ce qu’en dit le sens commun, l’épicurisme est une quête de l’ataraxie, de l’absence de trouble, comme le bouddhisme. 

Selon les Esquisses pyrrhoniennes de Sextus Empiricus (IIIe   siècle av. J.-.C), l’ataraxie est « l’absence continue de tourment et le calme de l’âme ». 

À la différence d’Épicure, le Dieu Vrai des gnostiques représente le Salut, Il est chargé d’espoir.

Mais en fait n’est-Il pas qu’une abstraction, comme déjà Aristote répliquait à Platon en ce qui concerne le Beau, le Juste, le Vrai ?

Pour Platon en effet la connaissance ne peut venir du monde des  sens, mais de l’intérieur de nous-même, d’une source interne ; et elle ne saurait donc se transmettre. C’est-à-dire qu’il n’y a donc pas de mots, pas de langage, pour parler du monde des Idées. C’est ainsi qu’il différencie bien cette « intuition intellectuelle » de ce qui est « intelligible » et qui ne relève que du raisonnement. Le Noũs des gnostiques a sans doute pour origine ce siège des Idées, cet Esprit universel, qui procède de l’Un, qui est également le Tout (et le Tao), la physique quantique parle de l’auto-cohérence de l’univers.

À partir de ce Dieu parfait, Platon va en déduire que la Providence divine s’exerce sur toutes choses et que l’homme doit s’écarter du Mal parce qu’il sera jugé après sa mort. Une conception qui influencera le christianisme, puisqu’elle est tout à fait étrangère à la Bible hébraïque.

Mais à la différence de la Gnose, l’« intuition intellectuelle »  révèle chez Platon le cosmos comme un chef d’œuvre qui ne peut qu’avoir été créé par un architecte, puisque sa perfection défie le hasard. Le divin ne peut-être que parfait. Alors que pour les gnostiques ce monde ne peut-être que la création d’un mauvais démiurge, ce qui relève encore, mais dans une moindre mesure, de l’anthropomorphisme. En revanche pour les taoïstes, le monde n’a pas été « créé » et il n’y a dans le Tao aucun plan d’architecte, aucune volonté  dans le sens où nous l’entendons.

Certains gnostiques, comme Justin, auteur du Livre de Baruch (2e moitié du IIe siècle), considèrent le démiurge comme un principe agissant d’une manière aveugle, ignorante. Selon Serge Hutin, d’autres gnostiques, les Pseudo-Clémentines, placent la Divinité suprême au-dessus du bien et du mal ; le dualisme devient alors une théorie des contraires.  

    Pour Marcion (85-160), Jésus ne peut pas être le fils du Jéhovah de l’Ancien Testament. Jésus n’est bien évidemment pas le fils de Dieu.

 

 « N’est-il pas évident que le Christ se présente comme le Fils d’un Dieu inconnu et souverainement bon tout à la fois, et que le Jéhovah de l’Ancien Testament est tout le contraire d’un Dieu de pure bonté ? Marcion interprète les Écritures de la manière la plus littérale qui soit ». Serge Hutin, Les gnostiques.

 Pour Adolf von Harnack (1851-1930), théologien pro-marcionite, la Bible juive ne peut être lue que de façon « juive ». Jésus ayant rompu avec la Loi, les Écritures juives demeurent illisibles d’un point de vue chrétien.

    D’ailleurs, il n’est pas le messie attendu, il est galiléen et ne descend pas de David comme prévu dans la Bible.

 C’est un grand initié, et pour ceux qui le comprennent, il cesse d’être le Maître. C’est ainsi que l’apôtre Thomas qui l’a compris, n’est plus son disciple, mais est devenu son égal.

« Je ne suis pas ton Maître, puisque tu as bu, tu t’es enivré à la source bouillonnante, que moi, j’ai mesurée. » Évangile selon Thomas, Logion 13.

    « Celui qui s’abreuvera à ma bouche deviendra comme moi, et moi aussi, je deviendrai lui, et les choses cachées se révèleront à lui. » Logion 108.

    Les gnostiques distinguent trois niveaux d’Êtres :

    Les hyliques qui ne sont attachés qu’au côté matériel des choses.

    Les psychiques qui sont tiraillés entre leur conscience du bien et leurs désirs qui les entraînent vers les frustrations et les souffrances.

    Enfin, les spirituels ou pneumatiques, qui ont la conscience du Tout. Lorsque l’attachement au corps se dissout, c’est la conscience d’être dans toutes choses ; c’est la conscience suprême.

    Est gnostique celui qui possède l'évidente conscience que l'existence n'a aucune justification connaissable. Cela demande déjà de faire table rase de toutes les croyances et de tous les conditionnements sociaux.

    Tous les gnostiques se reconnaissent donc spontanément sans recours à quelque religion, quelque politique ou quelque culture que ce soit.

    Le gnosticisme est une sorte de communauté de l'évidence de l'irrationalité du monde.

    Le gnostique va chercher le moyen d'échapper à ce cloaque.

    Tout d'abord il ne peut, et n’a aucune raison d’assumer la brutalité du monde.

    Il se sent innocent des turpitudes et des souillures du monde.

    Il renonce donc au monde et à son devenir.

    Pour lui tout pouvoir est créateur d’aliénation.

Sa seule attitude possible c'est l'impassibilité, l' « apatheïa », la paix profonde.

Une attitude pas très éloignée du non-agir taoïste.

Si le judéo-chrétien, avec l’aide de Dieu,  cherche à améliorer le monde matériel, à transformer l’Histoire, le gnostique pense que la corruption est inhérente au monde et qu’il ne sert à rien de tenter de l’améliorer. Le gnostique échappe ainsi à l’Histoire.

Le taoïste également évite de modifier le monde, mais parce qu’il ne sert à rien de toucher au processus parfait du Tao, même si nous ne le comprenons pas toujours.

 Une des conséquences pour le gnostique, c’est la vanité de la charité. Certes il essaie de soulager la souffrance si c’est en son pouvoir, mais ce ne sont pas les bonnes œuvres qui vont sauver un monde créé par Satan. Jésus n’est pas venu sur terre pour gérer le mieux-être ou le bien-être des hommes, ni pour donner un sens à leur vie ici-bas, mais  « pour délivrer [en eux] les parcelles lumineuses qui s’y sont dévoyées ».  Madeleine Scopello, Les gnostiques.

Serge Latouche relève d’ailleurs avec justesse que le bien-être est un terme éminemment hypocrite pour désigner, en fait, le bien-avoir.

Et pour le taoïsme, l’amour universel est encore une glorification de l’ego.

Confucius demande à Chuang-tzu, si l’essentiel n’est pas la charité et l’amour universel.

Chuang-tzu : « L’amour universel ne se contredit-il pas lui-même ? Votre élimination du soi n’est-elle pas une manifestation positive du soi ? Maître, si vous empêchiez l’empire de perdre sa source de nourriture, il y a l’univers, sa régularité est permanente ; il y a le soleil et la lune, leur clarté est permanente ; il y a les étoiles, leurs positions sont invariables ; il y a les oiseaux et les bêtes, ils s’attroupent selon un mode invariable ; il y a les arbres et les buissons, tous croissent vers le ciel sans exception. Soyez comme eux, suivez le Tao et vous serez parfaits. À quoi bon ces vaines querelles sur la charité et les devoirs envers le prochain, comme si l’on battait le tambour derrière un fugitif ? Hélas, maître, vous avez mis beaucoup de confusions dans l’esprit de l’homme ». Chuang-tzu, cité par Alan Watts dans Le bouddhisme zen.

 

Une réflexion qui rejoint celle de Jésus : « Regardez les oiseaux du ciel : ils ne sèment ni ne moissonnent ni ne recueillent en des greniers, et votre Père céleste les nourrit ! Ne valez pas plus qu’eux ? » Mathieu 6, 26.

Si ce n’est que pour les gnostiques, il s’agit de la Grande Mère (Gaïa de l’écologie profonde) et non du Père patriarcal judéo-chrétien.

Et pour les taoïstes, le Ciel, c’est le Tao, le Tout.

Ainsi ce sont les hommes, par leurs constructions idéologiques, leur soif de domination et de richesses, leur frénésie à tout vouloir régenter et contrôler, qui créent les conditions qui amènent l’injustice et l’inégalité. Les lois de la nature sont claires, elles ne prêtent pas à discussion et font que chacun est à sa place. À chaque fois que l’homme veut les remplacer par ses propres lois, ce n’est plus le Tao, mais son « ordure » qui règne.

    La caractéristique principale du gnostique, c’est qu’il a conscience en effet, de la présence en lui, d’une parcelle, d’une étincelle divine, le noos ou le noûs (une partie des esprits éternels, les éons). Le gnostique porte en lui le germe de l’éternité. Le noûs chez Marie-Madeleine est un niveau de conscience qui nous permet de nous dégager des illusions. C’est la vision pénétrante du bouddhisme, la vision du Ciel du taoïsme, vision du Tout, vision des choses dans leur globalité, où aucune n’est séparée des autres.

Rappelons-nous la métaphore de l’hologramme brisé, dont l’une des parties conserve la représentation du tout. Ce morceau est un et tout.

L’être humain étant une parcelle du divin, il est donc également une émanation de la source de toute chose. Il n’a donc en aucune manière besoin d’un prétendu intermédiaire entre lui et la divinité ou entre lui et le Tao. C’est la Voie intérieure, sans aucune servitude à des rites, à des dogmes ou à un clergé quel qu’il soit. C’est la Voie de la seule responsabilité et de la liberté.

Voilà pourquoi les gnostiques furent pourchassés par les églises et les pouvoirs. Pour le gnostique il n’y a ni droit divin ni représentant de Dieu sur terre.

Cette prise de conscience est salvatrice, puisqu’elle calme l’angoisse existentielle issue de l’ignorance. Surtout, celui qui parvient à retrouver en lui-même cette étincelle de lumière, cette lumière intérieure, prend alors conscience de son origine divine, et s’affranchit des lois humaines. Cette « illumination connaissance » réunit l’homme à Dieu.

L’évidence, c’est que l’homme est incapable de vivre en chrétien sur cette terre. En effet, l’être humain  est obligé de refouler sa conscience morale objective, sa part de Lumière, son étincelle de divinité, pour survivre dans des sociétés où la compétition et la domination sont la règle, avec tout ce qui en découle : égoïsme, ruse, envie, haine, hypocrisie, mépris, morgue, servilité, astuce, ambition, duplicité, attributs inévitables du psychisme humain.

   

C’est ainsi que pour le gnostique, il faut éviter la procréation, parce qu’en mettant au monde de nouvelles âmes, on enferme ces « étincelles de divinité » qu’elles comprennent, dans la matière. Plus prosaïquement, les gnostiques trouvaient surtout immoral et criminel de mettre des enfants au monde pour qu’ils entretiennent leurs géniteurs dans leurs vieux jours, ce qui était et est encore la justification principale de la procréation dans les sociétés qui ne connaissent pas les « prestations sociales ». La vie humaine ne devait pas être utilisée comme un moyen vers une fin.

    En oubliant l’ordre de Dieu, le « Croissez et multipliez » de la  Genèse, le gnostique s’aperçoit que donner la vie sans connaître le sens de la vie, c’est faire preuve d’une grande légèreté. Donner la vie, c’est donner la mort, puisque ne meurt que ce qui est né. Cette évidence est la preuve que l’univers tout entier obéit à des lois que nous ne pouvons contester, puisqu’elles s’imposent à nous, mais que nous ne pouvons et ne serons jamais capables de comprendre. Le monde dans lequel nous sommes obligés de vivre nous semble donc n’obéir qu'à une seule loi, la loi de l’absurde.

    Pour Sartre la conscience de l’existence humaine provoque « la nausée », et ce n’est que par ses actes qu’il peut construire son essence. Mais ce ne peut être qu’une essence sociale.

    À la différence de Sartre, pour Schopenhauer, dans un monde qui n'a pas de sens, c’est-à-dire, dont nous ne percevons pas le sens, nous devons renoncer à exercer quelque influence sur quoi que ce soit.

    « C’est sans raison que nous vivons et sans raison que nous mourons. » A. Schopenhauer.

    Ce qui est donc mis en question c'est l'existence elle-même. De l'épreuve du mal naît la conscience de soi, et l'interrogation sur la condition humaine.

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