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Aimez-vous les uns les autres

Un Maître zen dit : « Dès que j’entends le mot amour je prends mon bâton et je frappe ».

 

Parce qu’il s’agit d’éprouver et non de parler.

cioran 1    « Aimer son prochain est une chose inconcevable. Est-ce qu’on demande à un virus d’aimer un autre virus ? » E. M. Cioran

 

Dans la nature c’est plutôt « Mangez-vous les uns les autres ». Et l’homme se croit supérieur, sous le prétexte qu’il est capable d’entraide… Mais si peu, et le plus souvent bien moins que certains animaux.

« Dieu vous aime, Jésus vous aime », derrière ces formules se cachent le plus souvent ignominies et transgressions contre le corps et contre l’esprit.

upanishad1 « Aime ton prochain comme toi-même » est une gageure mais elle a permis aux Pères de l’Église de prêcher la charité surtout pour leur plus grand profit. L’Église est devenue extrêmement riche à la suite des dons de chrétiens fortunés pensant ainsi s’éviter l’enfer brandit comme un épouvantail par les prêtres.

    « Ce n’est pas pour l’amour des êtres qu’on chérit les êtres, c’est pour l’amour de soi. » Upanishad.

     « On ne s’intéresserait pas aux êtres si on n’avait l’espoir de rencontrer un jour quelqu’un de plus coincé que soi. »       E. M. Cioran.

    «… La haine de l'autre, d'autant plus virulente qu'elle reste inconsciente, court sous l'affirmation de l'amour général et abstrait des hommes…» Michel Schneider.

sade 1    « Loin de nous, Eugénie, les vertus qui ne font que des ingrats!… la bienfaisance est bien plutôt un vice de l'orgueil qu'une véritable vertu de l'âme; c'est par ostentation qu'on soulage ses semblables… elle accoutume le pauvre à des secours qui détériorent son énergie; il ne travaille plus quand il attend vos charités, et devient, dès qu'elles lui manquent, un voleur et un assassin… » Sade, La philosophie dans le boudoir.

    Dans l'Ancien Testament « tu aimeras ton prochain »  concerne en fait l'entraide due à tout autre israélite ou à ses frères (Exode 20,16, note page 79, et Matthieu 5, 43, note page 1298, Bible des moines de Maredsous), ou aime ton compagnon (Lévitique 19, 18, Bible de Chouraqui).

     Dans le Coran, l’aumône est l’un des cinq piliers de l’Islam. Mais cette charité, cette aide qui est due au plus faible, ne concerne que les musulmans, la communauté des croyants, l’Oumma, et évidemment pas les infidèles.  

Quant aux philosophies extrêmes-orientales, leur conception de la charité est résumée dans cette citation de Lao-tseu : « Pouvez-vous vous désintéresser d’autrui pour vous rechercher vous-même ?.. » 

Dans les Upanishads, livre sacré de l’Hindouisme, il est dit : « Ce n’est pas pour l’amour des êtres qu’on chérit les êtres, c’est pour l’amour de soi ».

Quant au Bouddha il disait que "Chaque homme est son propre refuge". Il exhortait ses disciples à être un "refuge pour eux-mêmes" et ne jamais chercher refuge ou aide auprès d’un "autre". Il enseignait, encourageait et stimulait chacun à travailler à son émancipation spirituelle, mais se souciait peu de leur bien-être matériel, qui en fait, n’est qu’un bien-avoir.

En effet, le sage n'a rien à faire de la charité. S'il a fait le choix de ne pas devenir l'esclave des  désirs et des passions, ce n'est pas pour aider les autres à y succomber. 

Ce qui est curieux, c’est que Dieu est mort depuis Nietzsche, et qu’en effet les églises se vident, mais qu’on parle de plus en plus d’amour et d’entraide universels.

Les saints auto-proclamés, auto-béatifiés sont maintenant partout, dans les journaux, les télés, les radios et dans de multiples associations où ils prêchent la bonne parole, la solidarité universelle.

Or « solidarité » vient de « solidité », et a été inventé pour renforcer le pouvoir des créanciers, des banquiers. Et aujourd’hui, à l’ère des divinités Marché et Profit, nous devons tous être solidaires des banquiers, des surendettés et de tous ceux qui mettent au monde inconsidérément.

 

    L’essence même de l’amour chrétien est de voir dans le prochain, le reflet de Dieu. Qu’est-ce alors l’amour des autres pour un athée ou un agnostique ? On estime en avoir fini avec Dieu et on rejette le christianisme, mais on croit encore aux commandements de la morale (comme par exemple en ce qui concerne l’inceste).

 

« Qu’a donc trouvé ton amour des hommes ? Rien, que des hommes indignes d’être aimés !

Et d’où sortent-ils tous ? De Toi, de ton amour des hommes !

C’est Toi qui T’imagines aimer les hommes, Toi qui précisément les jette dans la boue du péché, qui distingue entre vicieux et vertueux, homme et non-homme.

« C’est sous la forme de la moralité que le christianisme [te] tien prisonnier, [tu es] encore en réalité prisonnier de la foi. » Max Stirner, L’Unique et sa propriété.

bible 1    Récupérer cette sentence de Jésus « aimez-vous les uns les autres » sans l’explication gnostique, c’est le comble de l’hypocrisie et de la démagogie : on nous demande d’aimer toute l’humanité, d’être fraternel avec tous, et en même temps on nous enseigne la compétition, on nous incite à rivaliser avec chacun et à être le meilleur, à gagner. Les lois de la concurrence sont les nouvelles Tables de la Loi ; elles nécessitent l’envie, la jalousie, la haine, et ne peuvent s’encombrer de sentiments, de pitié, de compassion… alors d’amour… Quelle confusion !.. Quelle dérision !.. Quelle mascarade !

Comment une telle société ne serait-elle pas profondément névrosée ?

Les chrétiens devraient pourtant se souvenir de cette parole de Jésus :

    « Il est impossible qu’un serviteur serve deux maîtres ».

Witt 1    Pour le philosophe et mathématicien Ludwig Wittgenstein, la quête de soi et de la vérité nécessitait de se débarrasser de la richesse et du confort. Héritier d’une des grandes fortunes de Vienne, en Autriche, il légua son héritage à sa sœur plutôt qu’aux pauvres, afin de ne pas les mener au malheur.

égalité 1   La société occidentale judéo-chrétienne est basée sur le leurre de l’amour du prochain, un thème galvaudé et dont le sens n’a jamais été compris ni expliqué. Elle n’a jamais accepté de voir en face ses erreurs. Elle s’est toujours entêtée à les cacher. Elle use et abuse de la repentance lorsque ses crimes sont devenus prescriptibles. C’est une société qui a encore gagné en mensonge et hypocrisie avec toute la quincaillerie de la nouvelle Sainte-Trinité : liberté, égalité et fraternité.

    À l’expérience il est évident que ces mots ne sont qu’illusion et ne recouvrent aucune réalité.

« Il est crucial de souligner qu’il n’y a pas grand sens à plaquer une idéologie d’amour et de fraternité universelle sur ce que nous sommes en train de faire du monde » p  94.
Amiech et Mattern, Le Cauchemar de Don Quichotte.

    Jésus dans le Nouveau Testament semble plus inspiré par le bouddhisme, le Tao ou la pensée sumérienne que par Jahvé.

En réponse à « œil pour œil dent pour dent » de la Bible,bible 1 Jésus proclame : « Et moi je vous dis : aimez vos ennemis… » Une formule incompréhensible, autant pour un premier chrétien, que pour l'Occidental d'aujourd'hui.

« Jamais la haine n’éteint les haines en ce monde. Par l’amour seul les haines sont éteintes. C’est une ancienne loi. »

Le Dhammapada.

 

« Des études récentes établissent l’hypothèse d’une influence du monachisme bouddhiste sur les communautés juives esséniennes au cours du II e  siècle avant notre ère ».

Frédéric Lenoir, La rencontre du bouddhisme et de l’Occident.

Les Esséniens influencés par le bouddhisme, se situaient en position totalement révolutionnaires par rapport aux juifs du Temple. La Torah donnant des ordres et ne parlant que d’obligations, de culpabilité et de punitions alors que les paroles de Jésus ne sont qu’amour,  compassion et conscience que l'autre est semblable à nous, qu'il est un autre soi.

    Il faut donc être sans ego pour aimer les autres comme soi-même. Or depuis la mort du Christ, toutes les sociétés incitent à glorifier l’ego et la compétition des ego.

« L’amour n’est pas dans le champ de l’ego. Le moi ne peut pas reconnaître l’amour. » Krisnamurti. La première et la dernière liberté. P 110

    On ne peut aimer les autres qu'après s'être détaché de tout, lorsque le « moi » est absent. Et on se détache de tout lorsqu'on fait le choix de sa propre liberté, ce qui paradoxalement signifie qu’on a décidé d’abord de se comprendre soi-même, afin de s'aimer soi-même.

sagesse 1    Le sage n'a rien à faire de la charité, s'il a fait le choix de ne pas devenir l'esclave des  désirs et des passions, ce n'est pas pour aider les autres à y succomber.

    Pour reconnaître la nature profonde de l’autre, l’être intérieur de l’autre, il faut d’abord connaître son propre être intérieur.

lenoir 2    « Il s’agit de dissiper l’illusion d’un moi individuel, d’un principe personnel, engendré par l’ignorance. La perte de cette illusion conduit à une compassion envers tout être vivant et toute souffrance. » Frédéric Lenoir, La rencontre du bouddhisme et de l’Occident.

Pour Arne Næss, dans Écologie, communauté et style de vie,  pour l’individu qui est en totale interconnexion avec la nature, il y a cette « réalisation de Soi » qui inclut les autres personnes et les autres espèces, et alors, « l’altruisme devient inutile ». Il y a compréhension que la réalisation de Soi est la réalisation du Tout, donc des autres.

Cette réalisation de Soi est dynamique, c’est un processus, une façon d’inscrire nos actions dans l’harmonie de la nature, dans la compréhension la plus subtile de l’interaction de toutes choses, en les percevant en profondeur et non pas en surface, c’est-à-dire du « Ciel », comme dans le Tao.

De même chez les gnostiques, la Terre possède une valeur intrinsèque, pas plus dépendante de l’existence de l’espèce humaine que de quoique ce soit d’autre dans l’univers. C’est ce qu’Arne Næss appelle justement l’écologie profonde.

Comme les animistes, c’est Gaïa, la Terre que nous devons aimer et respecter, et ainsi seulement nous respecterons et aimerons les autres. Cet amour là  n’est en relation avec aucun individu particulier, il est en relation avec le Tout.

 

Certains diront à juste titre qu’il est impossible de connaître le Tout, même par l’intuition. Si l’on n’a pas cette gnose, cette connaissance intuitive, alors, veillons déjà à essayer de ne pas nuire aux autres et à notre environnement. Le principe de précaution est inhérent au Tao.

L’écologie profonde dépasse la seule volonté des êtres humains à sauver la Terre afin de sauver leur propre peau, la nature devant être respectée et révérée pour elle-même.

    Youssef Chahine met la charrue avant les bœufs, c’est pourquoi, en effet, aucun dialogue n’est possible : « Pour pouvoir dialoguer il faut plus que tolérer, il faut aimer l’autre ! C’est à dire sa différence » (Magazine Littéraire, juillet 2004). Derrière la « différence » de l’autre, il faut réussir à voir justement, qu’il n’y a aucune différence. De même cette formule tirée de Le cœur des autres, une biologie de la compassion, de Jean-Didier Vincent, n’est que verbiage :   « Ce que notre époque a le plus perdu, c’est peut-guerres 1être ce goût de l’autre qui donne son sens à l’amour du prochain ». En effet, à quelle époque l’amour du prochain a-t-il régné sur cette terre ? Qu’il relise deux mille ans d’Histoire, autant de pages rouges de sang.

    On ne peut aimer que ce qu’on a compris. L’Amour consiste dans la compréhension de tout ce qui est autre que nous même. L’amour authentique consiste à accepter autrui tel qu’il est. L’amour authentique nécessite un degré supérieur de conscience des choses. Cela nécessite d’avoir compris intuitivement que le Tout est un corps vivant dont nous ne sommes qu’une partie infinitésimale. Que notre rapport à ce Tout est primordial, et superflus les fantasmes de l’ego, les attachements au monde des apparences que nous avons alors rejeté depuis longtemps. Et en particulier, c’est avoir la pleine conscience que les autres sont d’autres « moi ». C’est ce qu’Ouspensky veut dire en parlant de « cristallisation ».

Nous n’avons pas à aimer les autres, parce que le « particulier » n’existe pas, seul existe le Tout, que tous ensemble nous ne pouvons qu’aimer, comme le fœtus ne peut qu’aimer sa mère, il n’y a pas d’autre alternative.      

« Nul ne connaît qu’en aimant et n’aime qu’en connaissant. » Edmond Fieschi, op.cit.

krisna 2    « Vous et le monde n’êtes pas deux entités séparées, avec des problèmes distincts… Vous pouvez être le produit de certaines tendances, de certaines influences liées au milieu, vous n’êtes pas fondamentalement différents les uns des autres… Nous sommes tous mus par l’avidité, la malveillance, la peur, l’ambition et ainsi de suite… Nous ne faisons qu’une seule et même humanité… Et si vous ne vous comprenez pas vous-même, vous ne pouvez comprendre la réalité. » Krishnamurti, Le livre de la méditation et de la vie.

 «  Tu dois aimer ton prochain comme toi-même parce que tu es ton prochain. C’est une illusion qui te fait croire que ton prochain est autre chose que toi. » Radhakrishna.

 

Il s’agit d’essayer de regarder le monde et les autres comme un miroir. Il s’agit de tenter de regarder l’autre qui passe comme si c’était moi. Comme moi, ils sont mus par l’instinct de vie ; comme moi ils baignent dans leurs petites ou grandes souffrances et se réjouissent de grandes ou petites joies.

De même que le chaman, à force d’observer le condor vivre et voler, vit et vole avec lui, de même en regardant l’autre avec compassion, je suis "lui". Et je me rends compte qu’il n’y a rien en moi qui ne soit en lui, et vice versa. Le sentiment de relativité du moi entraîne le sentiment d’humilité, premier principe de sagesse.

 

    « Mutakuye oyasin signifie "nous sommes tous reliés", c’est à dire "nous sommes un seul être, paraissant une multitude" »  ShantiMayi

    « Vous vous croyez seul, ce n’est pas vrai : vous êtes une multitude. »  Antonin Artaud.

De même pour Georges Ivanovitch Gurdjieff, « le nom de l’homme est légion », c’est a dire que nous n’avons pas un « Moi » permanent et unique, mais des milliers de petits « moi », en désordre, contradictoires d’un moment à l’autre, au rythme de nos pensées, de nos humeurs, de nos rencontres, des évènements extérieurs. Et puisque rien ne se cristallise en nous,  puisque rien n’est ni permanent ni stable, nous ne sommes donc que des hommes machines.

Et ne effet nos certitudes changent alors que nous nous étions identifié à elles. À chaque fois qu’une de nos certitude disparaît, c’est une partie de notre moi qui disparaît. En fait, nous ne cessons de mourir.

Gurdjieff 3C’est pourquoi Gurdjieff nous propose de nous réveiller, en analysant tous ces petits « moi » impulsifs ; en conservant ceux qui viennent du plus profond de nous-mêmes et en les unifiant, et en rejetant ceux qui nous ont été imposés sans que nous nous en rendions compte. Afin de retrouver une individualité non divisée. Afin que nous cessions d’agir comme la girouette ou comme le singe qui saute de branche en branche. Il nomme ce travail, le rappel de soi

Épictète différenciait déjà le « moi », ce qui relève véritablement de nous, et le « non-moi » qui dépend de l’extérieur. Ce qui nécessite donc une profonde observation de soi et du monde, alliée à une profonde réflexion.

    La méditation sur soi-même, et sur l’autre, permet de découvrir  que tous les autres êtres ont une nature identique à soi : l’être authentique. Le postulat fondamental de la gnose n’est-il pas : « Je suis toi et tu es moi » ? En passant notons que Nietzsche écrivit le 5 janvier 1889 : « Chaque nom de l’histoire, c’est moi » cité par Roger-Pol Droit dans Le Monde du 6 janvier 1989.

amour et C 1   « Je suis toi et tu es moi » est en totale contradiction avec le christianisme officiel, dont la hiérarchie est basée sur l’autorité et la crainte. 

« Le christianisme est "un édifice conceptuel", très éloigné des besoins, des instincts, des élans vitaux de l’homme ». Alan Watts, Amour et connaissance.

« Nous sommes tous plus ou moins fous, tant que la recherche intérieure ne nous fait pas découvrir notre absolue identité avec tous les autres ». Douglas Harding, 3 e  Millénaire, novembre 1988.

    Pour les taoïstes, ce n’est que par la conscience de l’Unité du monde que le « Moi » peut connaître l’« Autrui ».

tao 7    « À vrai dire, tous les êtres du monde ne font qu’un… Il n’y a dans l’univers entier qu’un seul et unique souffle, aussi le saint vénère-t-il l’unité. »

    « Soi-même est aussi l’autre ; l’autre est aussi soi-même. L’autre a ses propres conceptions de l’affirmation et de la négation. Soi-même a ainsi ses propres conceptions de l’affirmation et de la négation… Les cas de l’affirmation sont une infinité ; les cas de la négation le sont également. Ainsi il est dit : le mieux est d’avoir recours à l’illumination… Que l’autre et soi-même cessent de s’opposer, c’est là qu’est le pivot du Tao… » Tchouang-Tseu.

    La « vacuité du soi » permet de prendre conscience de l’illusion de l’indépendance de notre existence, et de relativiser la différence des opinions ; et au lieu et place du conflit, s’installe la compassion.

« Ce n’est que lorsque vous cessez d’aimer et de détester

   Que tout peut être clairement compris […]

   Si vous voulez parvenir à la claire vérité,

Alan Watts 6   Ne vous préoccupez pas du juste et du non-juste.

   Les conflits entre le juste et le non-juste

   Sont la maladie de l’esprit ».

Seng-ts’an, Hsin-hsin Ming, cité par Alan Watts (Le bouddhisme zen).

Et l’un des points fondamentaux du bouddhisme est qu’il admet les Deux Vérités. Il conçoit à la fois la vérité des apparences et la vérité profonde. Et la vérité profonde révèle la caractéristique de la vérité des apparences : la vérité du monde de l’impermanence du monde de l’irréalité, des illusions. Reconnaître les deux et les comprendre est le fait de celui qui a atteint la nature du Bouddha.

dalaï 1    Le Dalaï lama n’a aucune haine contre les Chinois qui ont massacré près du quart de la population du Tibet. Il les remercierait presque d’avoir fait comprendre aux dignitaires bouddhistes qu’ils étaient dans l’erreur, trop refermés sur eux-mêmes, sur leur propre pouvoir. Et en effet, grâce à cet épisode dramatique de leur histoire, les Tibétains ont réussi à faire connaître la parole du Bouddha au monde entier.

Frédéric Lenoir relate dans La rencontre du bouddhisme et dee l’Occident une prophétie qui daterait du XVI siècle :

« Quand l’oiseau de fer volera et que les chevaux galoperont sur dess routes, le dharma sera chassé du Tibet et les Tibétains seront éparpillés dans le monde comme des fourmis et le dharma parviendra au pays de l’homme rouge [les État-Unis] ».

Bouddha 5    « La compassion… est le reflet de la sagesse… En effet, ce qui arrive à quiconque en ce monde m’arrive aussi à moi. Sinon cela signifierait que l’existence de chaque individu est totalement indépendante de celle des autres, ce qui est une erreur fondamentale. » Dennis Gira, op.cit.

upanishad2    « La source des maux humains vient de ce que chacun choisit un parti et refuse d’en voir le contraire, alors que la réalité comporte une alternance de contraires… Apercevoir la complémentarité d’une affirmation et d’une négation données, voilà le salut de l’homme. » Liou Kia-hway, Préface à la traduction de « Tchouang-tseu ».

 « Rien ici-bas n’existe séparément
  De mort en mort celui-là va
Qui voit les choses comme séparées. » Upanishad.

Comprendre une chose signifie la re-situer dans sa relation au Tout. Le mystique, qu’il soit bouddhiste, chrétien ou soufi, comprend la fusion de l’opposition des contraires dans une réalité supérieure, au-delà des valeurs, comme le précisent les enseignements hermétiques :

Hermes 1« Tout est double ; toute chose possède des pôles ; tout a deux extrêmes ; semblable et dissemblable ont la même signification ; les pôles opposés ont une nature identique mais  des degrés différents ; les extrêmes se touchent ; toutes les vérités ne sont que des demi-vérités ; tous les paradoxes peuvent être conciliés. » Nock A. D. Corpus Hermeticum.

W    Et les poètes :

    « Dans un grain de sable, voir un monde
Et dans chaque fleur des champs, le paradis
Faire tenir l’infini dans la paume de la main
Et l’éternité dans une heure. » 

    William Blake.

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